Le problème était déjà évident lors de l'invasion israélienne du Liban à l'été 2006. Je voudrais citer ici un Israélien antisioniste, qui a trouvé refuge à Londres, le musicien de jazz Gilad Atzmon, et qui disait déjà, six mois avant l'invasion : « Depuis pas mal de temps, il est très clair que l'idéologie de gauche se débat désespérément pour trouver sa voie au milieu de la bataille en train d'émerger entre l'Occident et le Moyen-Orient. Les paramètres de ce qu'il est convenu d'appeler le "clash entre civilisations" sont si clairement en place que le militant de gauche "rationnel" et "athée" est à coup sûr condamné à se retrouver plus près de Donald Rumsfeld que d'un religieux musulman ». (...)
J'ai toujours été athée et je le reste mais je ne suis pas du tout étonnée de la montée des sentiments religieux dans les peuples. Dans le monde d'aujourd'hui, la plupart des hommes politiques, y compris de la gauche, aiment proclamer leur impuissance : ils ne peuvent rien contre la supériorité militaire des Etats-Unis, ils ne peuvent rien, ou presque, contre les spéculations financières et la logique du profit qui ruinent, affament et tuent des milliards d'êtres humains sur cette planète. Tout cela, c'est « la main invisible du marché ». Mais quelle différence y a-t-il entre une « main invisible » et « l'intervention divine » ? La seule différence, c'est que la théorie de la « main invisible » désarme totalement les masses dans leur soif de justice sociale et économique et que « l'intervention divine » semble souvent les aider à tenir bon et à résister. Que cela nous plaise ou nous déplaise, ce n'est pas en crachant sur des milliards d'être humains que nous allons nous rapprocher d'eux.
La gauche fait exactement la même chose que ce qu'elle reproche aux islamistes : elle n'analyse la situation qu'en termes religieux. Elle refuse d'entendre les propos religieux comme « une protestation contre la misère ».
Par Nadine Rosa-Rosso
Voir l'intervention en entier:
http://www.antiimperialista.
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